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Le nucléaire est-il réellement une solution d’avenir ?

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Il est plus que probable que la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ne constitue pas une solution aux défis posés par le changement climatique.

La production d’électricité par les centrales nucléaires, qui dépend du nombre de centrales en activité, de leur puissance et de leur taux d’utilisation, joue un rôle variable dans l’approvisionnement énergétique mondial. À la fin de 2020, environ 440 réacteurs nucléaires étaient opérationnels à l’échelle globale, contribuant à hauteur de 10 % à la production d’électricité mondiale, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette année-là, les centrales nucléaires ont généré approximativement 2 500 térawattheures (TWh) d’électricité, avec les États-Unis et la France en tête de production. La part significative du nucléaire dans le mix énergétique de certains pays, notamment en France où il représente plus de 70 % de l’électricité produite, soulève la question de sa classification en tant qu' »énergie verte ».

Le nucléaire, est-il une énergie verte ?

Le nucléaire est souvent présenté comme une énergie verte en raison de ses faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) comparées aux centrales thermiques. Toutefois, il convient de rappeler que le processus de production d’électricité nucléaire entraîne la création de déchets radioactifs, dangereux pour l’environnement et la santé humaine, et impacte négativement l’environnement local.

Le débat sur l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte européenne, un système classant les activités économiques selon leur durabilité, illustre les divergences au sein de l’Union européenne. En juillet 2022, le Parlement européen a tranché en faveur de son intégration, malgré les réticences de certains pays comme l’Allemagne, préoccupés par les risques liés aux déchets radioactifs et à la sécurité des installations.

Le nucléaire, une énergie d’avenir ?

Malgré ses atouts pour réduire les émissions de GES, le nucléaire pose plusieurs problèmes majeurs. La gestion des déchets radioactifs, le coût et le temps de construction des centrales, ainsi que la compétitivité économique par rapport aux énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire, remettent en question sa viabilité à long terme. De plus, les centrales nucléaires sont vulnérables aux effets du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les événements climatiques extrêmes, les sécheresses et les incendies de forêt, menaçant ainsi leur fonctionnement et la sécurité publique.

Habituellement, les directives stipulent que la température de l’eau rejetée dans les cours d’eau sensibles ne doit pas excéder 28°C durant l’été et 25°C en hiver. Pour les cours d’eau moins sensibles, ces limites sont fixées à 30°C en été et 27°C en hiver, représentant ainsi le seuil maximal d’augmentation admissible de la température de l’eau par rapport à son état naturel. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) mène des inspections périodiques afin de s’assurer du respect de ces critères et est habilitée à imposer des sanctions en cas de manquement. Il est également impératif pour les opérateurs de centrales de surveiller continuellement la température de l’eau et d’informer l’ASN si ces limites sont dépassées.

En 2018, une centrale nucléaire en Californie a été fermée temporairement en raison de la proximité d’un incendie de forêt.

Le cas spécifique de la France

La France, qui mise fortement sur le nucléaire pour son approvisionnement énergétique, est confrontée à plusieurs défis. L’âge avancé de ses centrales, les difficultés rencontrées dans le développement de nouveaux réacteurs comme l’EPR, et l’endettement élevé d’EDF/de l’Etat France mettent en lumière la complexité de maintenir un parc nucléaire sûr et durable.

L’idée de relancer le programme nucléaire français, dans le contexte actuel de changement climatique et d’importantes contraintes financières, semble peu judicieuse. La construction de nouvelles centrales, nécessitant d’énormes investissements, ne paraît pas adaptée aux urgences climatiques actuelles et futures.

Concernant la capacité nucléaire nécessaire pour couvrir 100 % des besoins électriques de la France, avec une hypothèse de 50 % de véhicules électriques, des calculs approximatifs suggèrent qu’une dizaine de réacteurs supplémentaires seraient nécessaires. Cependant, la faisabilité de tels projets est incertaine, tant d’un point de vue économique que sécuritaire, compte tenu des changements climatiques prévus.

Le coût moyen de la construction d’une centrale nucléaire dépend de plusieurs facteurs tels que la taille, la technologie utilisée, l’emplacement géographique et les réglementations en vigueur. En général, la construction d’une centrale nucléaire peut coûter plusieurs milliards de dollars. Par exemple, la construction de la centrale nucléaire Hinkley Point C au Royaume-Uni est estimée à environ 23 milliards de livres sterling (environ 32 milliards de dollars) pour deux réacteurs.

La durée du chantier dépend également des mêmes facteurs que le coût. En général, la construction d’une centrale nucléaire prend plusieurs années. Par exemple, la construction de la centrale nucléaire Hinkley Point C devrait prendre environ 10 ans. Cependant, la durée varie considérablement selon les projets et les circonstances spécifiques de chaque centrale nucléaire.

Il parait donc essentiel de réévaluer les stratégies énergétiques pour répondre efficacement aux défis climatiques, sans se centrer sur le développement du nucléaire!

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