6 milliards d’êtres humains menacés en 2050 par le manque d’eau

6 milliards d’êtres humains menacés en 2050 par le manque d’eau

Le manque d’eau est et sera responsable d’une insécurité alimentaire mondiale et d’une dégradation de la santé des êtres vivants à l’horizon 2050.

Environ 6 milliards d’êtres humains sont  menacés d’ici 2050 par le manque d’eau (environ 60% de la population tout de même) : selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le changement climatique entraînera une augmentation des températures et des événements météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, qui auront des impacts sur les ressources en eau douce.

Des besoins en eau de plus en plus importants

L’augmentation de la demande en eau liée à la croissance démographique, à l’urbanisation et au développement économique dans de nombreuses régions du monde contribue également à la raréfaction de l’eau. Les impacts du manque d’eau peuvent devenir catastrophiques. Les populations n’ayant pas accès à une eau potable et à des installations sanitaires adéquates sont exposées à des maladies d’origine hydrique telles que le choléra, la dysenterie et la fièvre typhoïde. Les agriculteurs souffrent également de la diminution des rendements des cultures et de la perte de leurs moyens de subsistance.

La pression sur les ressources en eau douce va augmenter dans les décennies à venir, avec environ 2,3 milliards de personnes vivant dans des régions soumises à un stress hydrique élevé d’ici 2050. La demande en eau douce dans le monde va augmenter d’environ 20 à 30 % d’ici là en raison de la croissance démographique et de l’urbanisation. Environ 3,5 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale, vivent déjà dans des régions où la quantité d’eau disponible est limitée pendant au moins un mois par an.

Le manque d’eau est un problème croissant dans de nombreuses régions du monde. Plus de 2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à de l’eau potable salubre et 4 milliards de personnes ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. Les prévisions de la FAO précisent que la production alimentaire devra augmenter de 70 % pour répondre aux besoins de la population en 2050, ce qui entraînera une augmentation de la demande en eau pour l’irrigation et une compétition accrue pour les ressources en eau entre les secteurs agricole, industriel et domestique.

Dans l’ensemble, il est prévu que le manque d’eau dans le monde à l’horizon 2050 soit un défi majeur pour les gouvernements, les organisations internationales et la société civile, et nécessitera une coopération mondiale pour faire face à cette crise.

Les régions impactées par ce manque d’eau 

Selon le rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 2020, les zones du monde les plus soumises au stress hydrique d’ici 2050 seront principalement concentrées dans des régions où la demande en eau dépasse la disponibilité des ressources en eau douce renouvelable.

L’Asie est la région la plus touchée par le stress hydrique. Selon la FAO, d’ici 2050, environ 3,4 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population de la région, pourraient être exposées à un stress hydrique élevé. La Chine, l’Inde et le Pakistan seront parmi les pays les plus touchés. Au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne,il y a déjà un stress hydrique élevé, et cette situation devrait s’aggraver dans les prochaines décennies. D’ici 2050, environ 500 millions de personnes seront exposées à un stress hydrique élevé dans ces régions. Le changement climatique aura aussi des conséquences significatives sur l’eau disponible en Amérique latine d’ici 2050. 

Selon la FAO, environ 400 millions de personnes pourraient être exposées à un stress hydrique élevé d’ici 2050.

Quelques conséquences chiffrées / Amérique Latine

Le continent sud américain sera lui aussi touché avec des conséquences dramatiques sur un grand nombre de pays pauvres dont la population est en expansion.

La plupart des modèles climatiques prévoient une diminution des précipitations dans de nombreuses régions d’Amérique latine d’ici 2050. Par exemple, le rapport indique que la zone andine pourrait connaître une réduction de 20% des précipitations d’ici à 2050. L’augmentation des températures due au changement climatique entraînera une évaporation accrue de l’eau des sols et des réservoirs, ce qui réduira davantage la disponibilité de l’eau dans la région. Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement, les températures moyennes en Amérique latine augmenteront de 3 à 5 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle.

Les glaciers des Andes fournissent une grande partie de l’eau pour l’agriculture et la consommation en Amérique latine, mais ils sont en train de fondre rapidement en raison du changement climatique. Les rivières alimentées par ces glaciers vont donc connaître une baisse significative de leur débit. Cette région du monde pourrait perdre jusqu’à 95% de leur glace d’ici à la fin du siècle, ce qui aurait des conséquences dramatiques sur l’eau disponible dans la région. L’ensemble de ces facteurs combinés (diminution des précipitations, augmentation des températures, baisse des débits des rivières) contribuera à un stress hydrique accru dans la région. Près de 100 millions de personnes seront potentiellement touchées par le stress hydrique en Amérique latine d’ici 2050.

Le changement climatique aura des conséquences dramatiques sur la disponibilité de l’eau en Amérique latine, avec des impacts importants sur l’agriculture, la consommation humaine et l’environnement dans son ensemble.

Des conséquences sérieuses aussi en Europe

Le manque d’eau en Europe d’ici 2050 est et sera de plus en plus responsable de graves problèmes économiques sur le continent européen.

L’agriculture est un secteur économique important en Europe. Cependant, si l’eau devient de plus en plus rare, les agriculteurs auront de plus en plus de difficultés à irriguer leurs cultures, ce qui entraînera une diminution des rendements et des pertes économiques considérables. Les pays dépendants des exportations agricoles seront également touchés, entraînant une baisse des revenus. Certaines zones du monde seront victimes de famine du fait de la baisse de rendement et l’incapacité des pays européens à subvenir à leur propre consommation. On a vu comment le conflit en Ukraine a totalement modifié les équilibres alimentaires en quelques semaines au niveau mondial. On imagine facilement les conséquences à long terme d’un manque d’eau récurrent et à grande échelle.

L’industrie a également besoin d’eau pour fonctionner, que ce soit pour la production de biens ou pour refroidir les machines. avec un manque d’eau disponible, les entreprises seront contraintes de fermer à certaines périodes de l’année ou de réduire leur production, entraînant des pertes économiques et des pertes d’emplois.

Le tourisme un autre secteur économique important en Europe. Cependant, de nombreuses destinations touristiques dépendent de l’eau, que ce soit pour les plages, les lacs ou les piscines. Si l’eau vient à manquer, les touristes pourraient être dissuadés de voyager en Europe, entraînant des pertes économiques considérables pour l’industrie du tourisme.

La production d’énergie nécessite également de l’eau, que ce soit pour les centrales électriques à charbon, à gaz ou nucléaires. Sans eau, la production d’énergie sera réduite, entraînant des pénuries d’électricité et des pertes économiques.

Enfin, le manque d’eau provoque des dommages physiques à l’infrastructure, tels que des fissures dans les routes et les bâtiments, des affaissements de terrain, etc. Ces dommages coûtent cher à réparer et entraînent des pertes économiques à long terme.

En résumé, le manque d’eau en Europe d’ici 2050 causera de graves problèmes économiques en affectant l’agriculture, l’industrie, le tourisme, la production d’énergie et l’infrastructure physique. On voit déjà en 2023 les premiers signes visibles des conséquences de cette raréfaction de l’eau sur l’ensemble du continent européen.

Le manque d’eau: facteur de conflits

Le manque d’eau causé par le changement climatique est un facteur déclencheur de conflits dans les zones du monde concernées. Le conflit en Syrie est complexe et a de nombreuses causes, mais la sécheresse prolongée qui a frappé le pays entre 2006 et 2009 a contribué à aggraver la situation. Cette sécheresse a déplacé environ 1,5 million de personnes de zones rurales vers les villes, contribuant ainsi aux tensions sociales et politiques qui ont finalement conduit à la guerre civile en Syrie. Au Darfour (Soudan) a également été aggravé par le manque d’eau. Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, la sécheresse qui a frappé la région dans les années 2000 a provoqué des tensions entre les éleveurs nomades et les agriculteurs sédentaires pour l’accès aux ressources en eau et en terres, ce qui a conduit à des conflits violents.

La gestion de l’eau est l’un des principaux points de friction entre Israël et les Territoires palestiniens. L’accès limité à l’eau en Cisjordanie, où vivent la plupart des Palestiniens, est un facteur important de l’instabilité dans la région. Les sécheresses prolongées dans l’État du Chihuahua, dans le nord du Mexique, ont conduit à des tensions entre les agriculteurs locaux et les autorités fédérales sur l’utilisation de l’eau. En 2020, des affrontements violents ont éclaté entre les agriculteurs et la police fédérale, faisant plusieurs morts et blessés.

Ces exemples montrent comment le manque d’eau causé par le changement climatique peut être un facteur important de conflits dans les zones du monde concernées. La gestion durable des ressources en eau est donc essentielle pour prévenir les conflits et assurer la stabilité dans ces régions. On comprend bien que dans ces conditions l’ensemble des pays du monde seront impactés directement ou indirectement par les conséquences de ce manque d’eau récurrent.

Le manque d’eau à l’origine de migrations d’ampleur

Le manque d’eau au niveau mondial est une menace croissante pour les populations et oblige des migrations massives de personnes.

Jusqu’à 150 millions de personnes seront contraintes de migrer d’ici 2050 en raison des effets du changement climatique, notamment la pénurie d’eau (principalement des migrations internes à l’intérieur même d’un pays mais les migrations entre pays vont aussi exploser d’ici la fin du siècle).  Environ 12 millions de personnes sont déplacées chaque année en raison de la sécheresse, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).  En 2018, la sécheresse a contraint 2,3 millions de personnes à quitter leur domicile en Afghanistan.  En 2019, la sécheresse a provoqué des déplacements massifs de populations en Somalie, où environ 2,6 millions de personnes ont été déplacées.

Ces chiffres montrent que le manque d’eau est une menace croissante pour les populations dans le monde entier, provoque des migrations massives de personnes et être un facteur important de conflits dans les zones du monde concernées. Pour prévenir ces déplacements forcés, il est crucial de prendre des mesures pour garantir l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement de base, ainsi que pour promouvoir des pratiques de gestion durable de l’eau.

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